PASSAGE 21
En ce jour CAUSE POUR LA CAUSE, si on causait…
À quelques reprises je me suis demandé : qu’est-ce qui pourrait contribuer à diminuer les préjugés lorsqu’il s’agit de maladie mentale ? Déjà, parler de santé mentale au lieu de maladie est un bon pas.
Mais, est-ce que l’appellation maladie mentale est réellement adéquate pour représenter les mal-être qui peuvent nous habiter ?
Est-ce uniquement au niveau mental que tout se joue ?
Où ce mental prend t-il tous ses pouvoirs pour amener ce déclin?
Est-ce que sans blessures affectives il y aurait des maladies mentales ?
Avez-vous déjà entendu une personne souffrant de dépression, d’anxiété, de dépendances ou autres dire : je me pense mal… Non, bien sûr. Mais cependant, vous allez entendre : je me sens mal.
Lorsqu’une personne souffre d’un cancer par exemple, est-ce qu’on la juge ? Est-ce que l’on pense que c’est parce qu’elle ne se prend pas en main, qu’elle ne fait pas d’effort, qu’elle est faible, qu’elle n’a pas de volonté, qu’elle est capricieuse, qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut…
Pourquoi accepte-t-on mieux une maladie physique qu’une maladie mentale ? Pourquoi accepte-t-on l’impuissance face à une maladie physique et non à une maladie mentale ? Pour une maladie physique, pourquoi cette impuissance va se transformer en courage aux yeux de tous ?
«Parce que l’on attribue au mental tout le pouvoir. Parce qu’il joue un rôle de premier plan dans l’acquisition de notre place et de notre identité sociale.»
Parce que l’on attribue au mental tout le pouvoir. Parce que sa valorisation est bien vue, car il fait référence aux facultés intellectuelles. Parce qu’il joue un rôle de premier plan dans l’acquisition de notre place et de notre identité sociale. Parce que lorsque l’on réfère au mental cela implique automatiquement une notion de volonté. Parce que devenu adulte, il va de soi que nous soyons en contrôle de nos émotions, mais détrompez-vous. Votre mental est l’esclave de vos émotions. Il en est l’esclave parce qu’il fonctionne de façon chronologique (logique du temps) et qu’une une émotion n’a pas de temps. Vos émotions d’adulte n’ont pas l’âge du moment ou elle se vivent, de votre apparence corporelle. À part qu’il s’est donner le rôle de mettre tout en oeuvre pour les contrôler, il ne réussi par ce contrôle qu’à les enfermer ce qui est l’effet contraire de ce qui est rechercher, qui est de s’en libérer.
«Votre mental est l’esclave de vos émotions. Il en est l’esclave parce qu’il fonctionne de façon chronologique (logique du temps) et qu’une une émotion n’a pas de temps.»
Le mental est au service du cœur. Quand le cœur ne va plus, il est perdu. Il se cherche. Il hurle à tout vent, dans un silence intérieur, son appel à l’aide. Il crée des comportements de sauvetage qu’il parsème au quotidien comme des bouées dans une mer enragée. Il veut reprendre le contrôle. Mais le contrôle de quoi… Des émotions. Mais devant ces tsunamis affectifs, le navire peut échouer. Échouer à garder invisible, à garder enfoui ces drames intérieurs. Et heureusement, car c’est là que peut commencer le changement.
C’est pour cela que l’on juge la maladie mentale parce qu’elle est synonyme d’échec. Échec personnel, échec professionnel qui finit par être un échec personnel.
Les maladies mentales sont d’abord des maladies affectives. Ce sont ces altérations affectives qui engendrent un mauvais fonctionnement mental. Il est l’expression d’insécurité, de rejet, d’abandon, de solitude, de vide intérieur, de peine, d’impuissance, de besoin d’attention, de compréhension, de reconnaissance, d’affection, de respect, d’être touché, entendu, vu pour ce que nous sommes, d’AMOUR en somme. Le rôle premier du mental est de les faire taire et lorsqu’il n’y arrive pas, c’est là que ça dégénère.
«La maladie mentale est l’expression de tous ces manques. Elle est le cri du besoin de solutionner cet intérieur meurtri. Elle est l’espoir de sortir de cette impuissance.»
Nous avons tous les mêmes besoins. Nous avons tous les mêmes blessures affectives. C’est le contenant qui diffère et non le contenu. Ce sont les contextes dans lesquels elles se sont créées qui font de soi un être unique. Nous avons des empreintes affectives.
Une blessure affective n’est pas une maladie. Un enfant qui pleure parce qu’il cherche sa mère est-ce une maladie… Non, c’est un manque. Un manque que toutes nos pensées, nos émotions, que tous nos comportements ne cherchent qu’à combler et/ou réparer. C’est l’impuissance à apaiser ces émotions qui crée les dérèglements mentaux et non l’inverse.
«Ce que l’on s’évertue à cacher aux autres, ils le savent, car c’est déjà présent en eux. Arrêtez de vous donner tout ce mal !»
Regarder et écoutez l’autre comme vous aimeriez qu’on le fasse pour vous si vous viviez la même chose, car on oubli toutes les qualités et forces mises en œuvre pour cette traversée. Le courage, la persévérance, l’authenticité, la vérité, la vulnérabilité, l’espoir, la foi en soi, l’accueil, l’acceptation, l’amour. C’est noble et valeureux n’est-ce pas ?
Moi je change maladie mentale pour besoin d’amour.
Brigitte Levesque 514-369-1359
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