Évènement traumatique conscient (ÉTC)
C’est une expérience précise marquante en rappel conscient en termes de temps, de lieu, de faits et de vécu. Elle génère un état de stress post traumatique (ÉSPT).
Les événements traumatiques conscients peuvent être :
catastrophe naturelle
accident
menace armée
vol
agression physique (attaque/violence)
agression physique (sexuel/viol)
maltraitance infantile
guerre
Le diagnostic d’un traumatisme suppose que les perturbations se manifestent durant un mois minimum. On parle d’ÉSPT aigu lorsque la durée des symptômes est inférieure à trois mois et de ÉSPT chronique lorsqu’ils sont supérieur à trois mois.
Il peut exister un temps de latence entre l’évènement traumatique et l’apparition des premières perturbations. C’est un ÉSPT avec survenue différée (lorsqu’au moins six mois se sont écoulés entre l’événement traumatique et le début des symptômes).
La peur existante dans l’évènement traumatique s’inscrit en tant que connaissance mentale, émotionnelle, comportementale et physiologique, dans une structure cognitive dans la mémoire à long terme. Cette structure s’engramme dans le réseau neuronal et crée un réseau stable reliant l’événement, la réponse émotionnelle, mentale, physiologique et comportementale.
La perception de menace (danger) est toujours activée chez les personnes traumatisées, et cela va activer son anticipation.
La notion de danger dans l’événement, et le niveau que l’on peut lui attribuer contribue à l’intensité de la peur celle-ci influençant la permanence dans la mémoire et la complexification du réseau neuronal.
L’imprévisibilité et l’absence de contrôle de l’évènement contribue à la notion de danger, et sont un potentiel important de menace à la vie d’un individu. Cela influence significativement le développement des symptômes post traumatiques.
Plus la structure neuronale de cette peur sera étendue et complexe, plus son accès et sa réactivation seront faciles et rapides lorsqu’il y aura exposition à des stimuli (internes ou externes) similaires à l’événement traumatisant. Le concept de danger est présent dans la réaction stimulus-réponse.
Les symptômes post traumatique s’explique d’abord par un conditionnement classique aversif. Les stimuli neutres (bruit, odeur, sensation, cognition, objet) présents lord de l’événement traumatique deviennent des stimuli associés à l’expérience et provoqueront une réponse conditionnée, c’est-à-dire une réponse anxieuse similaire à celle provoquée par l’événement traumatisant originel. Les stimuli neutres deviennent alors des stimuli conditionnels. Ils peuvent s’étendre à d’autres stimuli similaires qui deviendront aussi une source de réaction conditionnée. Ainsi une grande quantité de stimuli neutres acquièrent les propriétés aversives de l’évènement traumatisant originel, c’est-à-dire la capacité de provoquer des réponses émotives et physiologiques intenses d’anxiété, de détresse et de peur.
Les symptômes post traumatiques jouent un rôle dans l’apparition de «l’alarme vraie».
Une «alarme vraie» est une réponse de peur très intense qui se produit lorsqu’une personne fait face à un évènement objectivement dangereux. «L’alarme apprise» elle apparait quand il n’y a pas de véritable danger. Elle est une réponse conditionnée à des stimuli déformés par nos représentations internes, ou à des stimuli externes associés à l’évènement.
La personne apprend à utiliser des comportements d’évitement, afin de ne s’exposer aux stimuli de rappel conditionnés. C’est le principe du renforcement négatif. Les comportements d’évitement amenant une diminution des réponses émotives et physiologiques seront ainsi utilisés et par le fait même renforcés. Une personne souffrant d’un ÉSPT fait habituellement des efforts délibérés pour éviter les pensées, les sensations ou les conversations liées à l’événement traumatique et pour éviter les activités, les situations ou les gens qui entraînent une réactualisation des souvenirs de celui-ci (remémoration).
Les habiletés de gestion du stress et le soutien social sont des variables qui permettent à la personne de diminuer l’impact d’évènements traumatiques, et de ses effets.
On observe fréquemment une souffrance psychologique ou une réactivité physiologique (corporelle) intense lorsqu’une personne aux prises avec un ÉSPT est exposée à des événements ressemblant ou symbolisant un aspect de l’événement traumatique.
Symptômes de stress post traumatique :
diminution de la réactivité au monde extérieur
souvenirs et/ou des rêves répétitifs reliés à l’événement traumatique qui sont envahissants
évitement de certains objets, situations et/ou personnes liées de près ou de loin à l’événement traumatisant
apparition de symptômes anxieux persistants (hyperéveil) et de forte intensité
souffrance sychologique
réactivité physiologique
comportement(s) autodestructeur(s) et impulsif(s)
symptômes dissociatifs
plaintes somatiques
sentiment de manque d’efficacité, de honte, de désespoir, de culpabilité
sentiment de n’être plus comme auparavant
perte des croyances antérieures
hostilité, repli et retrait social
sentiment d’être constamment menacé
altération des relations avec autrui et/ou changement des caractéristiques de la personnalité antérieure de la personne
La vulnérabilité biologique et psychologique de la personne avant l’évènement traumatique est un facteur important de développement ou de maintien des symptômes post traumatiques. L’histoire familiale prédispose à l’apparition de ces symptômes. La présence d’événements douloureux antérieurs au trauma prédispose aux symptômes post traumatiques.
La persistance du stress post traumatique sera amplifiée par l’existence préalable de troubles affectifs ou anxieux, de phobie, d’état dépressif, de difficultés d’adaptation sociale, professionnelle, familiale, de repli sur soi, d’agressivité.
Conception fondamentale ébranlée
L’expérience traumatique a un impact bouleversant sur la conception de la réalité de la personne.
Elle ébranle la conception de :
sa relation au monde
sa perception du monde
ses perceptions de soi